Nos lecteurs nous écrivent
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UNE SEULE JEUNESSE
L'idée de faire de l'Unesco une
organisation pour la jeunesse, idée
exprimée par M. René Maheu, direc¬
teur général (voir le « Courrier de
l'Unesco », juillet-août 1968) arrive à
point nommé. J'ai passé une partie
de l'été dernier dans un camp inter¬
national de travailleurs, des jeunes
originaires de douze pays, y compris
le Japon, le Ghana et la Tchécoslova¬
quie. Nous sommes devenus des
amis, en travaillant ensemble, en plai¬
santant, en transpirant, en apprenant
mutuellement des mots de nos langues
respectives et des chansons de nos
pays. Cependant, cette solidarité qui
pourrait être la base même d'une co¬
opération valable à l'avenir s'est trou¬
vée sapée dans nombre de réunions
internationales, ou ignorée, et par ceux
qui
représentent officiellement leur
pays à l'étranger. Ma génération n'est
plus divisée et c'est l'absence de sen¬
timents d'amitié Internationale dans la
vieille génération qui constitue pour
nous tous un grave danger.
Conny Arkenbout
Haarlem, Pays-Bas
CONVAINCRE PAPA
Qu'attendez-vous pour faire un nu¬
méro consacré aux révoltes étudiantes
et ouvrières mondiales 7 Ne serait-ce
que pour essayer de supprimer les
conflits de générations, cette initiative
serait des meilleures... Montrez que
l'idéal pour lequel vous luttez est celui
des jeunes de tous pays. Rendez-leur
la confiance dans le cnur de leurs
pères qui s'effraient de leurs attitudes
vis-à-vis de la civilisation et de la
société dont ils héritent. Peut-être alors
l'Unesco pourrait devenir l'organisme
des jeunes.
Jean-Paul Le Roux
Séné, France
LES MOINS JEUNES ADMIRENT
LES PLUS JEUNES
J'imagine que je ne suis pas le seul
à avoir apprécié l'idéalisme et la
compétence dont témoignait le texte
de Maria Cristina Costa Diaz (voir le
« Courrier de l'Unesco » de février
1968), lauréate du concours organisé
en Urugay, pour son essai intitulé « Le
monde que nous espérons ». Nous
aimerions voir un ensemble d'extraits
de textes écrits par des jeunes aussi
réfléchis, donnant divers points de vue
sur leurs idéaux et la manière dont ils
cherchent à les atteindre. Nous, les
plus âgés, nous espérons despuis des
décennies le monde qu'ils espèrent,
mais nous avons été incapables de la
créativité et de l'audace qui auraient
permis de faire de notre idéal une
réalité. Il
faut que nous soyons
prêts à aider et à encourager ces
jeunes qui ont peut-être plus de pers¬
picacité que nous.
M. E. B. Johnson
Londres, Angleterre
L'ALCOOL-DROGUE
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre
dernier numéro traitant des problèmes
que pose l'utilisation de la drogue
et des tranquillisants. Il
me semble
qu'un numéro du « Courrier de l'Unes¬
co » pourrait être consacré à la mala¬
die alcoolique. Certains de ces anciens
malades de la personnalité, qui se
rapprochent étrangement des malades
drogués, peuvent expliquer comment
ils ont résolu leur problème de sevra¬
ge et d'abstinence par une réadapta¬
tion progressive et une véritable
reconstruction de leur personnalité.
Par des réunions fermées consa¬
crées uniquement aux malades alcooli¬
ques ou drogués, qui ne se portent
pas de jugement réciproque, sans l'in¬
tervention d'une seule personne n'étant
pas atteinte (pas de médecin, ni de
psychologue, sauf s'ils sont eux-
mêmes atteints), ces personnes ont su
se libérer par une sorte de psycho¬
thérapie de groupe et ont établi elles-
mêmes un programme de rétablisse¬
ment qu'elles suggèrent aux nouveaux
désirant sincèrement en sortir.
Robert Dauteuil
Wissous, France
ET LE TABAC-PROGUE
Pourquoi donc, dans votre si inté¬
ressant numéro de mai 1968 « Alerte
à la drogue » ne parlez-vous pas lon¬
guement d'une drogue qui, depuis
près d'un demi-millénaire ravage l'hu¬
manité plus que les hallucinogènes de
toute époque 7 Une drogue qui fait en
France autant de victimes que les
accidents de la route, en Grande-Bre¬
tagne trois fois plus que ces mêmes
accidents, et cinq fois plus aux U.S.A.
Pourquoi donc à la page 7 de votre
numéro précité ne voit-on pas la. belle
Nicotiana Tabacum parmi les plantes à
drogue 7
Chacun de nous ne connaît que très
rarement des intoxiqués de l'opium ou
des hallucinogènes. Mais tous nous
connaissons quantité de- gros fu¬
meurs, qui, par leur vice, aplatissent
leurs portefeuilles familiaux, diminuent
leur productivité sociale et abrègent
leur vie par leur lot spécial de ma¬
ladies, dont, notamment, les attaques
coronaires, les ulcères peptiques, bron¬
chites, emphysèmes et le fameux
cancer du poumon ou de la gorge. On
ne vend pas encore les stupéfiants à
tous les coins de rue comme le tabac,
qu'une splendide publicité, d'ailleurs,
nous pousse à consommer au maxi¬
mum...
A. Sonnier
Nice, France
LES PHOQUES ET LES HOMMES
Je viens vous supplier d'user de vo¬
tre autorité auprès des autorités du
Canada et de partout où se pratique
le massacre des bébés-phoques.
Pour ma part, j'adresse mes protes¬
tations indignées aux autorités et à
la presse, quoi que ce ne soit pas
mon genre, pour que cesse cette horri¬
ble boucherie. La souffrance des ani¬
maux a quelque chose de plus horrible
que celle des hommes qui, eux peu¬
vent encore se défendre.
Sella Achedjian
Bruxelles, Belgique
DROITS DE L'HOMME
ET FAITS DE GUERRE
Je suis étonné de ne rien encore
trouver, dans les numéros du « Cour¬
rier » que je viens de recevoir, sur
le Biafra. Il me semble pourtant qu'il
y aurait là, amplement, hélas I
sujet
sur lequel, sur les seuls plans de la
solidarité et de la culture humaines,
il serait utile d'alerter l'opinion mon¬
diale.
Paul Bresson
Versailles, France
RACE ET DÉVELOPPEMENT
Votre prise de position contre
l'Apartheid me parait incompréhensi¬
ble. Pourquoi condamner une politique
de développement séparé ? Dans une
société où cohabitent des races par¬
venues à des niveaux différents, ces
races peuvent progresser au mieux,
chacune dans son cadre propre. Le
côte-à-côte est bien la meilleure solu¬
tion au problème puisqu'il évite des
heurts et des concurrences.
Ce développement
séparé,
qui
conduit à la création d'Etats noirs, ne
mérite aucun des reproches de colo¬
nisation, d'oppression des Noirs par
les Blancs, que vous avez développés
dans vos colonnes.
G. M. Barbier
Paris, France
POUR L'APARTHEID
ET L'INFORMATION
Etant donné les tendances anti¬
occidentales de votre revue, je vous
prie de me rayer de la liste de vos
abonnés ;
d'ailleurs, je reçois à titre
gracieux la « Revue de l'Afrique du
Sud » et ainsi je suis mieux informé
sur le problème de l'Afrique.
Paul Le Reste
Hennebont, France
COMPRENDRE LA PENSÉE
RELIGIEUSE DES AUTRES
J'aimerais trouver dans l'un de vos
futurs numéros quelque article sur les
diverses religions à travers le monde.
Chaque religion est en effet si diffé¬
rente de l'autre que nous nous com¬
prenons mal les uns les autres. Nous
sommes parfois portés à dédaigner la
religion qui n'est pas la nôtre, mais
je pense que si nous étions informés
de ce que sont les autres religions,
le complexe de supériorité dont témoi¬
gne notre attitude s'atténuerait.
Marlene Hung Fok King
Port-Louis, Ile Maurice
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